Alice Prewett écoutait attentivement le discours du vieil sorcier, Albus Dumbledore qui balaya d'un regard les personnes qui étaient présentes autour de la table en bois. La tignasse rousse de son meilleur ami était présente, revenant de mission il venait de se rasseoir en silence après avoir énoncé le compte-rendu de ses jours passés. Le bilan avait été assez positif, du moins meilleur qu'ils avaient l'habitude d'entendre, néanmoins ce fut la seule bonne nouvelle de la journée, le reste de la réunion étant démoralisant. Une main posée sur son ventre caché, Alice mordait nerveusement sa lèvre avec un air inquiet qui pouvait se lire sur son visage. C'était un toc qu'elle avait adopté - depuis qu'elle était enceinte – inconsciemment à chaque fois que Frank partait en mission pour l'Ordre ou encore le Ministère. Elle savait pourtant qu'il ne pouvait pas lui envoyer un hibou, pour la rassurer. D'ailleurs il ne devait pas le faire, sinon Alice savait que aussi professionnelle qu'elle pouvait être, lui crierait dessus rentré de mission pour l'avoir fait. Mais c'était un fait, quand Frank était loin d'elle, la brune perdait ses repères. Une main se posa sur son épaule la fit sursauter et l'Auror enleva la sienne de son ventre. Elle soupira lorsque Arthur lui sourit doucement. « Alice ? La réunion est finie. » Effectivement, il ne restait plus de sorciers du moins qui été assis. On pouvait apercevoir Albus Dumbledore discutant dans un coin de la pièce avec deux membres de l'Ordre, un visage affichant néanmoins un air plus détendu que précédemment.  La trentenaire se leva en même temps que son meilleur ami, l'accompagnant vers une cheminée où elle l'enlaça doucement. « Passe le bonjour à Molly de ma part. » Cela faisait presque trois semaines -ou 1 mois ? Alice perdait rapidement la notion du temps pendant la période de la guerre. Que la mère de famille lui avait donné des tas de conseils et des potions faciles à réaliser pour soulager les premières douleurs ou inconvénients de la grossesse. Autant dire que Molly avait été d'un grand secours. « Promis. », lui lança Arthur en lui embrassant le front, avant de disparaître dans un nuage vert. Alice soupira, n'ayant aucune envie de retourner dans son appartement vide. A près tout il devait être quoi ? A peine quatre heures de l'après-midi ? La brune s'aventura donc dans les longs couloirs éclairés de la cabane. A chaque fois elle ne pouvait s'empêcher de penser que Dumbledore avait fait un très beau travail pour aménager ce taudis. Évidement il avait dû être aidé par McGo, mais Alice se souvenait avoir entendu dire que l'actuel directeur de Poudlard avait été professeur de métamorphose à ses débuts. Enfin, c'était une rumeur parmi tant d'autre qu'elle avait entendu lorsqu'elle n'était encore qu'une élève à Poudlard. Arrivée à une porte blanche, la brune s'arrêta un moment devant celle-ci. C'était la salle principale, un peu comme un salon, à vrai dire peu de personnes restaient au QG longtemps, trop occupés pour. D'ailleurs cette pièce avait été fabriquée par Dumbledore lui-même, encore une de ses lubies inexplicables. Alice hésita à rentrer dedans, après tout si personne ne s'y trouvait, quelle serait la différence entre son appartement et ici ? La brune retrouva néanmoins la porte et ne fut pas surprise  ne pas voir un chat dans la pièce. En soupirant elle ferma la porte, doucement, résignée à repartir chez elle ou à remplir des satanés dossiers pour un Ministère qui refusait de la voir travailler. L'ancienne Serdaigle reprit le chemin qui menait vers les cheminées principales, autant profiter qu'il y en a à sa disposition à la place de transplanner. Elle préférait toujours éviter de le faire. La cabane -enfin si on pouvait appeler cela une cabane vu sa superficie intérieure – était assez calme aujourd'hui, comme la plupart de ses membres se trouvaient en mission. Alice aurait voulu aussi aller en mission, d'ailleurs elle avait fait part de sa requête à Albus lui-même. Seulement comme s'il était capable de lire en elle, refusait toujours en lui disant qu'il n'y en avait aucunes de libres. Merlin, c'est comme s'il savait ce qu'elle avait dans la tête. Mais Alice était frustrée, parce que sans les missions dans l'Ordre moins de chasse aux mangemorts étaient possible. Donc obligatoirement le but de trouver ses parents -ou du moins le responsable de leur disparition - étaient maigres.  De plus tout ce qu'elle adorait elle, c'était l'action, adrénaline. Alice Prewett était une femme d'action. Arrivée à sa destination, l'Auror fut agréablement surprise de voir une autre tête rousse que celle des Weasley. Lily Evans se tenait dos à elle, devant les cheminées. La brune s'approcha et posa une main sur son épaule -comme Arthur lui avait fait une demie-heure plus tôt. « Lily ! Je ne t'avais même pas vu à la réunion. », en même temps elle avait été tellement occupé par ses pensées et par le discours de leur mentor, qu'Alice n'avait pas vraiment remarquer les têtes présentent. Enfin à part à la fin bien-sûr. Maintenant face à elle, la brune lui fit une accolade pour la saluer. « Comment vas-tu ? Ça doit faire bien une bonne semaine que je ne t'ai pas croisé dis-moi ! Encore je vois James de temps en temps mais toi non.. » Alice lui prit les mains doucement. « Tu m'as manquée Lils. Qu'est-ce que tu deviens ? Le bébé va bien ?» conclue-t-elle en désignant du regard son ventre.

this is a man's world, alice&lily

Lily n'avait pas pour habitude de se plaindre de son travail, ça ne lui était d'ailleurs encore jamais arrivé. Et pourtant, cette dernière semaine avait été l'une des plus dures qu'elle n'avait jamais eu. Entre les différentes attaques à Londres et les combats qui se poursuivaient entre les aurors et les mangemorts, Ste Mangouste n'avait jamais été aussi agité. Les blessés ne cessaient de faire des allers et retours, plusieurs fois elle avait eu à faire à des patients qui avaient été amenés d'urgence, afin d'être sauvés à temps. C'était quelque chose de très dur, aussi bien psychologiquement que physiquement. La jeune sorcière avait en effet été de garde toutes les nuits de la semaine, l'hôpital manquant presque de personnel soignant. Elle n'était rentrée chez elle depuis, ou du moins pas pour longtemps, seulement pour prendre quelques affaires de rechange. Elle n'avait pas dormi beaucoup non plus, seulement quelques heures par-ci par-là, quand toute cette agitation semblait s'apaiser. Bien entendu, cela ne durait jamais bien longtemps. « Tu peux y aller Lily. Vas te reposer un peu, tu en as besoin. » Délivrance. La jeune sorcière remercia son chef de service avec un petit mouvement de tête, un petit sourire de soulagement se dessinant sur ses fines lèvres. Elle commença alors a s'éloigner d'un pas pressé, s'imaginant déjà bien au chaud chez elle. « Lily ! » Elle s'arrêta net, se tournant alors vers son chef d'un air surpris. Il la regardait avec un petit sourire satisfait. « Très bon travail. » Et il disparu au détour du couloir. La fatigue se faisait pressante et ces mots lui firent énormément de bien. Elle s'était occupé de cas très graves, dont un qui avait fini par perdre la tête après avoir été torturé puis laissé à l'agonie. Et si Lily se montrait toujours très forte dans son travail, cette situation n'en restait pas pour le moins très dure. Il lui arrivait parfois de se lâcher lorsqu'elle se retrouvait seule, mais la sorcière arrivait toujours à se reprendre assez vite. Dans ces moments-là, elle pensait à James, à son enfant qui allait naître dans quelques mois. C'était son bonheur, c'était ce qui lui permettait de tenir car pour elle, porter la vie était un signe d'espoir. L'espoir qu'un jour, le monde devienne meilleur. De toute façon, elle comptait bien tout faire pour que ça soit le cas.

Lorsqu'elle eut fini de s'habiller et de ranger ses affaires, Lily se dirigea dans le grand hall, où se trouvait le réseau de cheminées. En temps normal et contrairement à beaucoup de sorciers, la jeune femme n'aimait pas voyager de cette façon. Elle avait plutôt l'habitude de transplaner d'un endroit à un autre, absolument là où elle le souhaitait. Mais à présent qu'elle était enceinte, elle prenait ses précautions et la poudre de cheminette était certainement ce qu'il y avait de meilleur pour son état. Il n'y avait pas beaucoup de monde, tant mieux. Avant de rentrer chez elle, elle devait faire un détour par le quartier général de l'Ordre du Phénix, puisqu'elle avait raté toutes les réunions de la semaine. Elle souhaitait se tenir informée des dernières décisions, des derniers évènements. Et plus que tout... elle avait besoin d'une présence. D'une personne à qui parler, en dehors de son travail. Il était tout juste quatre heure de l'après-midi et James rentrerait probablement tard le soir. Elle s'engouffra donc dans la cheminée et prononça à voix basse sa destination. Elle s'était toujours demandée comment Dumbledore avait réussit à garder ce lieu secret, alors qu'il était tellement simple d'y pénétrer... Elle vit alors des flammes vertes apparaitre autour d'elle et ferma les yeux. Moins d'une seconde plus tard, la jolie rouquine se trouvait dans un tout autre lieux. Une pièce faite de bois et si bien décorée, qu'elle sentit son coeur se réchauffer. C'était un endroit vraiment plaisant, chaleureux, où elle passait en général beaucoup de temps. Elle scruta la pièce, perdue dans ses pensées, lorsqu'une main vint se poser sur son épaule, la faisant légèrement sursauter. Elle posa alors son regard surpris sur la personne qui venait s'adresser à elle. Alice. Un sourire fendit son visage. « Lily ! Je ne t'avais même pas vu à la réunion. » Elle répondit à son accolade avec bonheur. Elle ne l'avait pas vu depuis si longtemps ! « Alice, ça fait tellement plaisir de te voir ! » « Comment vas-tu ? Ça doit faire bien une bonne semaine que je ne t'ai pas croisé dis-moi ! Encore je vois James de temps en temps mais toi non.. Tu m'as manquée Lils. Qu'est-ce que tu deviens ? Le bébé va bien ? » Avec un petit rire, elle l'entraina avec elle sans lâcher sa main, afin de s'asseoir tranquillement sur le canapé non loin de là. « C'est vrai, je n'ai pu assister à aucune réunion cette semaine.. Tu sais, le travail. Je crois que l'hôpital n'a jamais été aussi agité. C'était vraiment une semaine folle. Il est possible que tu vois James plus que moi en ce moment ! » dit-elle alors sur le ton de la plaisanterie. Il n'empêche que c'était vrai. Elle avait vraiment l'impression de s'être totalement coupé du monde et même de ses proches. Cela dit, c'était pour une bonne cause. « Tu m'as manqué aussi Alice ! Oui le bébé va très bien... en tout cas, je fais tout pour. J'ai remarqué que je fatigue beaucoup plus vite qu'avant donc j'essais de faire attention. Et toi alors ? J'espère que tu ne te surmène pas, entre tes devoirs d'auror et les mission de l'Ordre... » Au final, c'était assez ironique, sachant que c'était exactement ce que faisait Lily. Elle ne supportait pas de rester au calme, elle avait toujours à faire. Mais il était bien connu qu'elle s'inquiétait toujours plus du bien être de ses proches plutôt que du sien.

Alice se laissa entraîner par la poigne délicate de la rousse, s'installant à son tour sur un des grands canapé de l'étrange pièce. « C'est vrai, je n'ai pu assister à aucune réunion cette semaine.. » La brune sourit intérieurement, elle n'était pas encore folle. Pendant une seconde elle avait eu l'impression de n'avoir rien écouter de la réunion, zappant complètement ses collègues et amis.  « Tu sais, le travail. Je crois que l'hôpital n'a jamais été aussi agité. C'était vraiment une semaine folle. Il est possible que tu vois James plus que moi en ce moment ! » Alice approuva d'un hochement de tête, imaginant que Saint-Mangouste devait débordé et donc Lily l'était. L'ancienne Serdaigle elle-même voyait ses collègues Aurors aller et revenir des bureaux tantôt une jambe en sang tantôt la tête égratignée. Et pour dire que eux, Aurors, il fallait se mettre à plusieurs pour convaincre un auror d'aller à l'hôpital. Elle- même , avait rétorqué ne pas avoir besoin d'aide médical après une mission. Mais Frank était toujours là pour l'amener de force à l'hôpital. Maintenant qu'elle était enceinte, la case Saint-Mangouste n'était même plus une option. Même si Alice ne râlait même plus, la peur que son enfant est quelque chose était supérieure à sa stupide fierté. Tout ça pour dire que même si les Aurors étaient fiers et avaient dû mal à aller à l'hôpital, en ce moment la question ne se posait même plus. « Tu m'as manqué aussi Alice ! » La Prewett releva son regard vers la rouquine et lui sourit en appuyant sur son poignet. Les amitiés étaient rares pendant la guerre et la brune était heureuse de compter parmi ses proches la belle Lily. « Oui le bébé va très bien... en tout cas, je fais tout pour. J'ai remarqué que je fatigue beaucoup plus vite qu'avant donc j'essais de faire attention. » Une fois de plus Alice approuva. «  Et toi alors ? J'espère que tu ne te surmène pas, entre tes devoirs d'auror et les mission de l'Ordre... »  La brune haussa un sourcil avant de réprimander un sourire. « Lils, c'est moi la plus âgée, tu n'es pas censé me faire la morale. » Elle lui jeta un regard malicieux. « Mais pour te répondre, non je ne suis pas surchargée. », dit-elle en roulant des yeux. « Parfois j'ai l'impression d'entendre Frank quand tu me parles. » ajouta-t-elle en riant. Toujours sur son dos son fiancé ne l'a laissé jamais respirer. Personne ne le faisait d'ailleurs. Alors devant le regard scruteur de Lily, elle soupira.

« Bon peut-être que j'enchaînais beaucoup de missions et que le Ministère m'a ordonné de prendre des jours de congés. Et que ce satané Dumbledore évite de me proposer des missions à cause de mon ventre qui n'arrête pas de grossir de jour en jour. » La brune glissa son regard vers la Potter une fois de plus. « Pardon. », dit-elle avant de rire avec elle. « J'imagine que tu dois être aussi frustrée que moi de ne pas bouger. On a beau être enceintes, on n'est pas faite en sucre par la culotte de merlin ! » « Encore pardon. », fit-elle une nouvelle fois avec un air amusé. « Les hormones. », ajouta-t-elle en caressant son ventre. Il eut un petit silence, dans lequel Alice n'arrêtait pas de caresser son ventre et de regarder tantôt le sien, tantôt celui de Lily. « Peut-être que nos enfants seront meilleurs amis plus tard. »lâcha-t-elle avec une voix douce.