the best part of him died with hermaybe that was love. chocking sounds and silence
La porte s’ouvre et se ferme lentement tandis qu’une petite blonde arpente la pièce sur la pointe des pieds, très occupée à ne pas faire le moindre bruit. Elle étouffe un petit cri en se rendant compte de la froideur du sol sous ses pieds nus. Dans son sommeil, Amos bougea et murmura quelque chose.
–Chuuuut. Dit elle, plus à elle-même qu’a n’importe qui d’autre. Elle ne voulait pas réveiller son grand frère, pas une nouvelle fois. Si elle le faisait, il la raccompagnerait directement dans sa chambre, la dissuadant d’aller réveiller leur père.
La nuit ne dérangeait pas Mara. Elle ne souhaitait pas se glisser sous les couvertures du lit de son père pour se réconforter d’un mauvais rêve ou faire fuir les méchants en tout genre. Non, elle recherchait sa chaleur, son attention, son amour tout simplement. Une fois face au lit de son père, la hauteur et l’espace vide immense à côté de lui l’en dissuada. Elle qui avait fait le chemin presque toute les nuits sans arriver à franchir ne serait que sa porte, se retrouvait collé au sol. Battre en retraite si près du but n'était pas envisageable. Alors, elle s’approcha a pas feutré du visage de son père. D’une main hésitante, elle caressa les mèches presque brunes qui retombaient sur son front. Ces grands yeux bleus se perdaient dans les rides apparus bien trop vite sur le visage de son père. C’était surtout des signes de sa tristesse plutôt qu’autre chose. Instinctivement, son père ouvrit les yeux. Peut être ne dormait il pas vraiment ou bien ne dormait il plus jamais ? C'était peut être du au courant d’air nouveau qui remplissait sa chambre.
Le père et la fille s’observèrent en silence de longues secondes. La petite fille s’était toujours demandé si l’amour se résumait aux silences assourdissants et aux regards vides.
– Retourne te coucher Mara. Sa voix était rauque et froide. Pas un sourire ne venait ponctuer sa phrase, ni même un geste histoire de l’y encourager. La petite fille n’avait pas envie de partir. Elle avait l’espoir de peut-être avoir des moments à elle avec son père, comme Amos y avait le droit.
–Papa ... Elle sursauta au contact de sa main sur son petit bras, les contacts peau à peau étant si rare.
– Je ne te le répéterais pas deux fois. Son père s’était levé de son lit dans un bond, il parcouru en deux pas la pièce, Mara au bout de sa main, laissant la petite fille face à une porte.
Depuis cette nuit, la chambre à coucher de son père était inaccessible une fois les lumières de la maison éteinte.
i put her to the gravei promise you, i will always love you
– Sa joie est partie avec elle. J’ai l’impression que sa mort me résume. La blonde essuyait avec vigueur les larmes qui coulaient le long de ses joues. Amos et Mara s’étaient installés près du Lac de Poudlard. Le printemps s’annonçait, le temps était bon. C’était la dernière année d’étude pour Amos, et Mara craignait d’être de nouveau seule. Leur père ne lui écrivait que très rarement, préférant correspondre avec son frère. La jeune blonde avait été tellement excitée à l’idée de lui annoncer sa sélection dans l’équipe de Quidditch de Poufsouffle, espérant de tout cœur une once de joie de la part de son père. Mais rien. Les jours avaient passés, puis les semaines : en vain. Amos était certainement à court de mots pour rassurer sa jeune sœur ou même trouver de nouvelles excuses à la place de leur père. Alors il se contenta de la regarder, avec une certaine mélancolie. Comment prendre la place d’un père cruellement absent, d’une mère absolument inconnue à ses yeux et en même temps être là en tant que frère ? Les choses étaient difficiles pour lui, mais Mara ne pouvait parler avec personne d’autre que lui de ces choses-là.
– Je l’ai tuée. Je les ai tués! Les mots se transformaient en sanglots dans sa gorge. La culpabilité était trop énorme et la peine trop intense pour qu’elle se retienne plus longtemps encore. Ses épaules tremblaient sous les mouvements de sa poitrine, ses poumons cherchant désespérément de l’air.
Finalement, Amos trouva un chemin vers sa main, la serrant fort, tellement fort qu’il réussit à mettre un terme dans ses apnées répétitives. Le jeune blond se pencha doucement vers elle, et attira sa nuque contre son torse. Mara se disait qu’elle n’était vivante que grâce à lui. Son frère était sa vie, son tout.
– Je t’aimerais toujours. Je te le promets. Ces mots étaient soufflés rien que pour elle dans le creux de son oreille.
– Tu m’entends ? Je serais toujours là pour toi. Toujours.Elle s’accrochait à ses mots qui lui faisait du bien, mais qui n’était qu’un placebo pour sa douleur. Bien consciente de cet état de fait, Mara devait tout de même capituler. Son père ne l’aimerait jamais comme un père aime sa fille. C’était une évidence aujourd’hui et il fallait qu’elle se relève de cette épreuve. Qu’elle en sorte plus forte et plus déterminé que jamais pour le faire plier un jour ou l’autre sur ses erreurs en tant que père.
you remind me of her most of the timeit hurts so much i don't even feel anymore.
Mara redoutait les retours à la maison familiale depuis qu’elle vivait à Poudlard la plupart de l’année. Les jours précédents les départs elle subissait des énormes crampes qui lui tordaient le ventre au point qu’elle se rendait à l’infirmerie pour soulager ses douleurs. Il arrivait aussi que sa peau se tâche de rose du haut de son cou à ses poignets à cause du stress. Sa baguette également, jouait les sautes d’humeur, ne répondant plus parfaitement à ses commandements. Mais le pire restait à venir, pour les vacances de Noël de sa dernière année, Amos ne serait pas présent. Prit par son poste au Ministère de la Magie, son frère ne pouvait décemment pas partir sur son bon vouloir, et Mara du haut de ses dix-sept ans allait devoir affronter son père de la première à la dernière minute de son retour à la maison.
(...) Lorsqu’elle franchit la porte d’entrée de la maison, les pieds mouillée par la neige, les bras chargés d’affaires diverses, elle tomba sur l'image de son père qu’elle pouvait redessiner les yeux fermés en boucle, tellement récurrente. Assis, le dos droit dans sa chaise en bois de chêne, une pipe au coin de la lèvre, la gazette du sorcier au bout des doigts. Mara ne voyait que son profil, délicatement illuminé par le feu de la cheminé à ses côtés. Sans surprise, son père ne lui adressa pas un regard ni même se dérangea pour la saluer. La jeune fille monta ses affaires dans sa chambre d’enfant, en silence, elle prit soin également de revenir sur ses pas et de nettoyer les éventuelles flaques d’eau qu’elle avait pu créer derrière elle. D’habitude, Amos et elle vaquaient à leurs occupations jusqu'à ce que les trois Diggory se retrouvent à table. Mais cette fois-ci, Amos n’était pas présent. Après avoir prit une grande bouffée d’oxygène et s’être mentalement donné un coup de pied aux fesses, Mara se planta face à son père. Face à face douloureusement familier de ses nuits étant enfant. Son père leva de manière succincte son regard électrique vers son visage.
– C’est déjà l’heure de dîner ? Un petit rire nerveux s’échappa de la bouche de la jeune sorcière, elle fit non de la tête.
– Non Papa. Je voulais juste ... Discuter un petit peu avec toi. Comme une famille normale ajouta-t-elle dans un souffle. Son père fronça les sourcils avant de se replonger dans sa lecture.
– Papa.Il releva le menton vers elle-même si ces yeux étaient encore dans les lignes de la gazette. Excédée, Mara lui arracha le journal des mains, qu’elle jeta un peu plus loin.
– Qu’est-ce qu’il faut que je fasse pour que tu me regardes Papa ? Dix-sept ans que je te cherche, en vain ! Les larmes n’étaient pas de mise aujourd’hui, Mara avait besoin qu’il lui parle, même si c’était pour lui dire qu’il regrettait qu’elle existe.
– Répond moi, dit quelque chose ! La sorcière agitait les bras vers lui, attendant une réaction de sa part.
– Baisse d’un ton Mara, je ne suis pas un de tes coéquipiers de Quidditch ! Sa bouche formait un o sous la surprise. Il évitait tout simplement la conversation.
– Oh tu te souviens au moins que je fais du Quidditch ! Elle fixait son père qui finit par se lever pour battre en retraite, lorsqu’il lui tourna le dos, Mara ne perdit pas son courage et le fit se retourner vers elle.
– Ce n’est pas ma faute Papa si elle est morte. Je m’en suis voulu pendant trop longtemps, mais moi je suis là, je suis vivante ! Elle le lâcha finalement, tentant de remettre de l’ordre dans ses cheveux blonds qui retombaient en pagaille contre ses épaules. Ses yeux le regardaient, suppliant. Elle regardait les prunelles qui ne renvoyaient vers elle que des coups d’œil rapide. Pourtant, son père laissa son regard la parcourir plus longuement que jamais. Elle pouvait presque sentir la caresse fictive que mimait ses yeux le long de la courbe de sa joue avant de ses perdre dans ses mèches blondes.
– Tu lui ressembles tellement. Mara était muette, avide des mots de son père, de cet échange enfin existant sur le tabou de son existence : sa mère.
– Je la vois dans tes cheveux blonds, dans ta disposition au vol, dans l’intonation aiguë que prend ta voix lorsque tu t’énerves. Il lui offrit un maigre sourire.
– Je souhaite te regarder mais mes yeux ne me renvoient qu’elle. La voix de son père si forte, avait du mal à tenir de façon monocorde à présent.
– Elle était ma meilleure moitié. J’ai tellement mal que je ne sais même plus ce qu’était ma vie avant cette douleur constante. Mara percevait enfin la vie de l’autre côté de ce duo douloureux. Et ce qu’elle découvrait n’enlevait aucun poids sur sa poitrine. Au contraire, elle avait l’impression de faire à nouveau un deuil. Un deuil d’une relation qu’elle n’aurait jamais, celle d’un père et d’une fille.
quidditch is my lifewhat i'm supposed to do now.
L’impression de s’étouffer la réveilla en sursaut. Sa bouche cherchait l’air de façon incontrôlé tandis que des tubes dans la bouche l’empêchait d’émettre ne serait-ce qu’un son. Ses yeux s’écarquillèrent, elle tenta de soulever son buste, mais la force lui manquait. Rapidement, une main l’obligea à s’allonger de nouveau calmement en arrière, elle chercha du regard le visage d’où émanait une voix rassurante.
– Calmez-vous, vous êtes à l’hôpital Sainte Mangouste, je suis Isabelle, votre infirmière. Mara ne résista pas, surtout en apercevant la baguette et l'os croisé, cousu sur l'uniforme d'Isabelle. Mais le tube dans sa bouche l’inquiétait, et une douleur vive s’était réveillée au niveau de son abdomen. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu’elle faisait là.
– Une procédure d’enchantement s’est mal passée à la suite de votre accident, c’est pour ça que nous devons faire appel à ce tube pour vous aider à respirer. Comme si elle lisait dans ses pensées, Isabelle répondait à ses questionnements. Toutefois, elle ne se souvenait pas des événements précédents son entrée à l’hôpital. Quelques minutes plus tard, Mara tomba dans un profond sommeil de nouveau.
En se réveillant cette fois, elle pouvait respirer par elle-même. Cette gêne occultée, ses souvenirs revinrent peu à peu. Elle se souvenait qu’elle était en vol, en plein match. Un de ses premiers matchs en réalité. D’habitude cantonnée au banc de remplacement, elle avait enfin eu sa chance : le moment de faire ses preuves ! Et puis elle se rappelait l’immense douleur au niveau de ses côtes, le craquement sourd qui avait suivis, puis le tourbillon autour d’elle tandis qu’elle chutait vers le sol. Et puis elle se souvenait du rouge. Du sang qui recouvrait ses mains, ses bras, jusqu'à recouvrir complètement le vert emblématique des Holyhead Harpies. Le reste n’était qu’une succession de flashs et de mélange entre rêve et réalité. Ce n’est qu’une fois Amos à son chevet qu’elle put avoir une véritable explication de la situation. Le match de Quidditch avait été rude, et Mara s’était prise de plein fouet pas un mais deux cognards, lui brisant la cage thoracique avant de la faire chuter de plusieurs mètres. Heureusement, plusieurs de ses coéquipières avait réussi à l’accrocher avant qu’elle ne tombe réellement. Par la suite, un enchantement pour faire cesser son sang de couler réalisé par un sorcier présent avait échoué, aggravant sa possibilité de respirer.
- Tu m'as fait une peur bleue. Amos était de nouveau près d'elle. Mara n'avait plus goût de rien. Elle savait que son accident était relativement grave et que sa place allait être rapidement proposée à quelqu'un d'autre au sein de l'équipe. Elle n'avait pas eu le temps de faire ses preuves, et a vrai dire le fait de remonter sur un balais ne lui disait rien pour tout de suite. Elle ne regardait pas son frère, préférant regarder vaguement de l'autre côté de la pièce, en direction de la fenêtre.
- Je sais que tu dois être très déçue, mais tu peux toujours retenter avec une autre équipe. Mara sentait les larmes descendre le long de sa joue.
- Tu ne comprends pas Amos. Je ... Je ne sais même pas si je serais capable d'affronter un match une nouvelle fois. Son frère resta muet, il était au courant de séances de sa soeur auprès d'un spécialiste du traumatisme à l'hôpital, mais elle n'en parlait pas ouvertement.
- Mon epouvantard a changé de forme. Dit elle dans un souffle, comme pour couper court à toute spéculation ou même encouragement de la part de son frère. Elle était au bout du rouleau.
- Qu'est-ce que je vais faire Amos, je ne sais rien faire d'autre qu'être Poursuiveuse. love is a silent thiefi crave you, it's true.
Mara et Asriel, c’est treize ans d’écart. Deux vies à l'opposées. Tout commence lorsqu’Asriel l’engage dans son service. Mara ne sait pas ce qu’elle fiche à Sainte Mangouste, elle ne veut pas y être, elle s’obstine à pester mais arrive tout de même tout les jours à l’heure. Elle l’observe, longtemps. Elle le teste, le pousse à bout, espère qu’il la rejettera violemment. Asriel est constant, patient, ambitieux, il n’abandonne pas, jamais. Le regard de la jeune sorcière est happé, aimanté. Elle recherche ses conseils, son affection, son regard. Elle joue avec le feu, se perd entre des sentiments de protégée-mentor ou des envies bien plus charnelles. La tentation lui chatouille les lèvres, pourtant elle ne cède pas. Pas encore.
(…) Elle le regarde encore. Une lumière orange presque rouge envahit le bureau d’Asriel. La fin du service approche, il est temps du briefing de rigueur entre le mentor et sa protégée.
– Tu as transmis mes instructions à l’équipe de nuit. Plus une affirmation qu’une question, Mara se contente d’hocher la tête, le regard déconcentré par la cravate pendante autour de son cou.
– Mara ? Son prénom la ramène un petit peu à la réalité, un sourire au coin des lèvres, elle se redresse de sa chaise et se plante immobile à quelques centimètres de lui.
– Par Merlin, comment as-tu pu devenir chef de ce service tout en ne sachant pas nouer une cravate correctement ? Ses sourcils se froncent tandis que les mains de la sorcière papillonnent déjà autour de son cou. Les contacts physiques entre eux étaient électriques, et une tension se fit immédiatement sentir dans la pièce.
– Il me semble qu’une joueuse de Quidditch n’est pas non plus connue pour faire cela. Le petit rictus sur ses lèvres lui donne envie de rétorquer quelque chose, mais la main qu’il frôle près de son cou la coupe. L’odeur de sa peau lui fait tourner la tête, ses mains glissent sur son torse quelques secondes. Et puis Asriel recule.
– On se voit dans deux jours. Il attrape d’une main ses affaires posé sur son bureau avant de quitter son bureau. Mara se pose de son côté sur le bord de son bureau, le souffle court, son esprit vagabondant. Asriel : elle en rêve. Mais pas ce soir, ce soir, elle rentrera de nouveau seule.