NOM : Hargreaves, un nom sans histoires, qui ne réveille nul intérêt, qui n’engendre ni la peur, ni le respect. Un nom tout à fait commun, et c’est très bien comme ça. PRÉNOM(S) : Asriel, comme ce lointain grand-oncle explorateur qui obtint des prix prestigieux pour avoir publié une série d’encyclopédies sur les dragons, des ouvrages qu’Asriel a souvent retrouvés en cours de Soins aux Créatures magiques durant sa scolarité. L’anecdote étant que ledit oncle s’est fait dévorer par lesdits dragons à l’âge de trente ans, pas vraiment un modèle à suivre. Sa mère admirait beaucoup l’oncle – c’est pourquoi elle garda le prénom – mais a formellement interdit à Asriel d’avoir une carrière touchant de près ou de loin aux créatures magiques. ASCENDANCE :  Sang-mêlé, la famille n’a jamais été très regardante là-dessus, et il y eu suffisamment de mariages avec des nés-moldus pour que plus personne ne se souvienne du dernier ancêtre Hargreaves au sang pur. ÂGE : Asriel a eu trente-neuf ans le 27 février de l’année précédente. Il se rapproche dangereusement de la quarantaine à présent, et c’est une idée qui le déprime un peu. A cet âge là, il espérait que sa vie ait plus de stabilité. LIEU DE NAISSANCE : Il est né à Brighton, dans le sud de l’Angleterre. SITUATION SOCIALE : Marié depuis bien des années, mais ça risque de ne pas durer. Les relations avec sa femme n’ont jamais été aussi mauvaises, et ils n’ont plus dormi dans le même lit depuis des mois. Il faudra bien qu’il se résolve à demander le divorce, à un moment ou à un autre. ANCIENNE MAISON : Asriel a fait sa scolarité chez Serpentard. Loin de posséder le caractère cliché qu’on prête souvent aux élèves de cette maison, c’est uniquement à cause de sa grande ambition qu’il y a été réparti. PROFESSION : Guérisseur en chef du service des Accidents Matériels, à l’hôpital Ste Mangouste. BAGUETTE : Asriel possède une baguette en bois d’Orme, avec un cœur de crin de Licorne. Elle mesure vingt-huit centimètres, assez souple, elle est particulièrement portée sur les sortilèges de guérison. PATRONUS : Un éléphant. MIROIR DU RISED : S’il pouvait se trouver dans le miroir, il se verrait vieil homme, prenant sa retraite de Directeur de Ste Mangouste, pour retrouver sa femme, ses enfants et ses petits enfants. Il serait un homme qui a réussi, aussi bien professionnellement que personnellement. EPOUVANTARD : Il y a bien des choses qu’il craint, mais la pire étant la mort de sa petite sœur. Il la voit donc allongée devant lui, ayant succombé à des blessures qu’il a été incapable de guérir. FACULTE SPECIALE : Aucune.

DONNEZ-VOUS DE L'IMPORTANCE A LA VALEUR DU SANG CHEZ LES SORCIERS ? De la part d’un sang-mêlé, ce serait un peu hypocrite. Asriel n’a jamais jugé les personnes par leur sang, et il n’y a aucune raison qu’il le fasse un jour. Il est guérisseur, il y a bien longtemps qu’il a eu la preuve que le sang dit "pur" coule exactement de la même façon que celui des nés-moldus … Ou même des véritables moldus. Il a longtemps côtoyé, à Poudlard, des jeunes de sa maison qui ne juraient que par la pureté du sang, et il a eu quelques problèmes quand, en toute naïveté, il a répondu la première fois qu’il avait de la famille née-moldue. Il a retenu la leçon, et a évité par la suite de se mêler aux débats sur ce sujet, mais il trouve ça incroyablement stupide et moyenâgeux de juger les gens sur un critère aussi subjectif.

CRAIGNEZ-VOUS LA MENACE ACTUELLE ? COMMENT LA VIVEZ-VOUS AU QUOTIDIEN ? Il est de plus en plus difficile d’ignorer ce qui se passe dans le monde sorcier. Il sait qu’il ne craint rien, qu’il n’a aucune raison d’être la victime d’une des attaques des Mangemorts, mais la peur est de plus en plus présente. Il fait face au quotidien aux ravages de cette guerre intestine, et il se demande avec anxiété quand arrivera le moment où il devra soigner le corps mutilé d’un de ses proches. Mais même sans ça, il a vu tant de familles déchirées … En devenant guérisseur, il savait qu’il ferait face à la détresse humaine dans sa plus pure représentation, mais les choses empirent de jour en jour, et il n’aurait jamais cru ça possible. Mais il essaye de ne pas y penser : après tout, il fait de son mieux pour adoucir la souffrance qui afflue quotidiennement à Ste Mnagouste … Et c’est tout ce qu’il est en mesure de faire, malheureusement.

QUE PENSEZ-VOUS DU MINISTRE ACTUEL AINSI QUE DE SON MINISTERE ? LEUR FAITES-VOUS CONFIANCE ? A première vue, il aurait tendance à dire que oui, il fait confiance au Ministère. Les mesures qu’il prend face à la menace sont tout à fait sensées, et il ne peut pas nier que le Ministre fait de son mieux pour arranger les choses. Mais il a entendu d’autres sons de cloches, qui ont instillé le doute en lui. Il ne sait plus trop que croire, mais pour l’instant, il n’a aucune raison tangible de douter de Bagnold et ses Ministres. Etant un homme rationnel, il attend plus de preuves avant de crier à la dissolution du Ministère comme certains ne s’en privent pas. Pour l’instant, il ne voit pas quel bien cela pourrait amener, de changer brutalement de gouvernement dans un climat aussi tendu.

QUELLE IMAGE AVEZ-VOUS DES MANGEMORTS ET DE LORD VOLDEMORT ? LES CRAIGNEZ-VOUS ? La réponse à cette question est bien simple, et se résume en quelques mots : terreur, haine, incompréhension. Qui ne ressentirait pas une peur intense face à ces meurtres insensés ? Les Mangemorts tuent pour le plaisir de tuer, pour des idéaux qui n’ont pas lieu d’être. Asriel se sent terriblement impuissant face à eux et à leur leader, et chaque nouvel assassinat lui donne envie de hurler sa rage envers le mage noir. Il ne comprend pas, du mieux qu’il peut il est incapable d’imaginer les motivations de ces gens, ce qui peut bien se passer dans leur tête pour qu’ils soient amenés à agir ainsi. C’est sans doute le pire, dans cette situation : assister à tout ceci sans savoir pourquoi … Et sans pouvoir agir.

AVEZ-VOUS DÉJÀ ENTENDU PARLER DE L'ORDRE DU PHOENIX ? SI OUI, QUELLE IMAGE AVEZ-VOUS DE CETTE ORGANISATION ? Asriel n’a jamais entendu parler de l’Ordre du Phénix en ces termes clairs, mais il se doute qu’il existe un groupe de rébellion qui agit dans l’ombre contre les Mangemorts, et il soupçonne très fortement que sa sœur en fasse partie, bien qu’elle ne l’ait jamais dit de vive voix. Les choses sont floues pour lui, mais il a du mal à les imaginer comme un groupe organisé, avec une hiérarchie et des règles. Il sait que dans toute guerre, les groupes de rébellion souterraine sont indispensables et inévitables, mais il a du mal à les comprendre. Ils vont tous droit vers l’échafaud, ne s’en rendent-ils pas compte ? Pourtant, au fond de lui, il faut bien avouer qu’il les admire un peu … Pour avoir le cran qu’il ne possède pas.

« Merry ! Merry ! » Asriel monta quatre à quatre les marches montant à son appartement, criant d’une voix survoltée le prénom de sa petite amie. Dans sa main, il tenait son diplôme de fin d’internat, où était inscrite la meilleure note de la promotion, lui assurant l’obtention d’un poste de titulaire à Ste Mangouste. Dès la semaine prochaine, il serait officiellement guérisseur au service des accidents matériels, ce poste qu’il le faisait rêver depuis ses douze ans, quand il avait été admis à l’hôpital après que son binôme en cours de potion ait fait exploser son chaudron juste devant lui, et qu’il n’avait échappé à la défiguration à vie uniquement grâce à la dextérité d’un guérisseur de Ste Mangouste. Cette utilisation de la magie pour soigner des cas prétendus désespérés était restée gravée dans l’esprit d’Asriel, et aujourd’hui, il était devenu un de ces médicomages aux doigts d’or. Il avait travaillé d’arrache-pied pendant des années, et ses efforts avaient payé ! A vingt-cinq ans, il voyait s’ouvrir devant lui une carrière en or massif. Du moins, c’était tout ce qu’il espérait. « Merry ! » Il déboula dans l’appartement, surexcité, pour tomber sur sa petite amie, assise sur une chaise au milieu du salon, le visage défait. Il s’arrêta immédiatement, sa joie remplacée par une désagréable sensation de vide. Cela faisait des semaines que les choses se détérioraient entre eux, il n’était pas encore assez pris dans son travail pour ne pas s’en être rendu compte. Et il lui avait promis que dès qu’il aurait son diplôme, il serait plus présent pour elle, qu’ils pourraient enfin vivre comme un vrai couple. Il était fou amoureux d’elle, mais sa carrière était passée avant … Et soudain, il se demandait si cela n’avait pas été une erreur. « Asriel … » Il avala difficilement sa salive. Voilà, il y était. Elle allait le quitter et ce serait uniquement sa faute … « Je suis enceinte. »


« Asriel Hargreaves, voulez-vous prendre pour épouse Merryweather Iris O’Brian ici présente ? » Asriel n’hésita pas une seconde avant de répondre par un franc et clair « Oui » qu’il le désirait, avant de jeter un coup d’œil à la ravissante demoiselle qui se tenait à ses côtés. Il serra ses doigts entre les siens en lui offrant un sourire tremblant d’émotion. « Par les pouvoirs qui me sont conférés, je vous déclare donc mari et femme. » Asriel n’en attendit pas plus pour serrer Merry entre ses bras et échanger avec elle un long baiser. Se marier n’avait jamais fait partie de ses priorités, mais fonder une famille non plus, et pourtant. Quand Merry lui avait annoncé sa grossesse, il n’avait pas vraiment eu le choix : elle venait d’une très ancienne famille qui tenait plus que tout aux traditions et aux apparences, et il était hors de question, pour elle, d’avoir un enfant hors mariage. Elle ne tenait pas à être destituée … Asriel n’avait pas hésité très longtemps, la suivant aveuglément sur le chemin du mariage, qui avait été expédié en quelques semaines. La cérémonie avait été courte, célébrée en un comité très restreint, mais l’important était qu’ils étaient unis. Pour le meilleur et pour le pire, jusqu’à ce que la mort les sépare … « Madame Hargreaves, vous ne pouvez pas savoir comme je suis heureux. » Souffla-t-il à son épouse quand il consentit enfin à détacher leurs lèvres. Merry eut un sourire resplendissant, avant de poser une main sur son ventre, qui s’arrondissait lentement. « J’ai eu tellement peur, en apprenant  que j’étais enceinte … Avec ton travail, je pensais que tu ne voudrais jamais du bébé ! » Asriel ressentit un élan de culpabilité, et serra Merry dans ses bras. « Je ne m’y attendais pas, c’est tout. Mais tu verras, on va faire une famille du tonnerre. » Il essayait de s’en convaincre lui-même, à vrai dire. Même s’il aimait Merry inconditionnellement, et qu’il avait été hors de question de la quitter parce qu’elle était enceinte, il ne savait pas du tout comment il allait pouvoir gérer son tout nouvel emploi et son futur enfant en même temps. Il avait trop travaillé pour abandonner maintenant, mais il savait qu’il ne pourrait décemment pas rester trop longtemps à Ste Mangouste quand le bébé serait là. Il n’avait aucune envie de sacrifier son boulot pour changer des couches, mais il allait devoir faire un effort sur lui-même. Il avait encore cinq bons mois pour s’y faire !


Pourtant, à mesure que les mois passaient et que le ventre de Merry grossissait, Asriel mettait de plus en plus son travail entre parenthèses, son esprit voguant plus volontiers vers le fils qu’il aurait bientôt que vers les patients qu’il devait soigner. Il avait toujours été extrêmement ambitieux, passionné par tout ce qu’il entreprenait, et il commençait à se faire à l’idée que fonder une famille pouvait être un projet tout aussi important que de parfaire sa carrière médicale. Il faisait déjà des plans sur la comète, imaginait les soirées à regarder dormir le bébé dans le berceau sans oser respirer de peur de le réveiller, ses premiers pas auquel il assisterait avec une fierté qui le faisait déjà rougir de plaisir, les matchs de Quidditch où il l’amènerait, les adieux déchirants quand il faudrait l’emmener sur à King’s Cross pour son premier départ à Poudlard … « Je suis désolé, Asriel. Le bébé n’est pas viable. » Le jeune homme ouvrit la bouche comme un poisson hors de l’eau, pétrifié par le choc de la nouvelle, avant de serrer les poings. Le médicomage, en face de lui – il le considérait comme un ami ! Ils mangeaient ensemble tous les midis ! – amorça un léger mouvement de recul, avant de lever les mains en l’air dans un geste apaisant. Asriel l’avait vu faire des dizaines de fois avec des patients à qui il annonçait des mauvaises nouvelles. Mais à lui … ? « Il ne vivra pas plus de quelques semaines, au mieux. Nous ne … » « Quelques semaines ? C’est tout ce que tu peux faire ? T’es un foutu sorcier et tu peux pas me donner plus de quelques semaines ?? » Le médicomage eut l’air gêné, mais il avait appris à gérer ce genre de situations et il reprit vite contenance, bien que la compassion qui s’affichait sur son visage resta totalement sincère. Mais Asriel n’avait rien à faire de sa sincérité. « Je suis un sorcier, je ne suis pas dieu. Je suis sincèrement désolé Asriel, je sais à quel point … Enfin, tu sais aussi bien que moi que nous ne sommes pas tout-puissants. » Asriel ferma les yeux un instant, l’ampleur de la nouvelle le frappant comme une bombe à retardement, le prenant aux tripes, lui comprimant les poumons, déchirant son cœur. Il n’était pas tout-puissant, et étrangement, c’est à ce moment là qu’il s’en rendit compte. Il n’avait encore jamais réellement perdu de patient, il se croyait plus fort que tout le monde. Pendant un instant, il avait même voulu se croire si fort qu’il réussirait là où son collègue avait échoué, pour faire vivre cet enfant qu’il voulait tellement. Mais il ne pouvait pas. Son fils n’était pas encore né qu’il était déjà mort, et aussi brillant Guérisseur qu’il puisse l’être, Asriel ne pouvait pas changer ce fait. « Est-ce que … Est-ce que tu veux l’annoncer à Merry, ou est-ce que tu préfères que je … » Asriel rouvrit les yeux et fusilla son collègue du regard. Pas question de laisser qui que ce soit dire une chose pareille à Merry. Il n’y avait que lui qui pouvait s’occuper de ça. « Je le lui dirais. »


« Elle devrait pas être rentrée, Merry ? » Asriel leva les yeux du ragoût qu’il touillait machinalement pour regarder sa petite sœur, lovée dans le canapé en face de lui. Le menton entre les bras, elle le regardait avec un air un peu étrange, et il retint un soupir. « Elle travaille tard. » Lysandra haussa les sourcils, et Asriel ressentit immédiatement une bouffée d’agacement face à ce petit mouvement anodin. Il savait parfaitement ce que cela signifiait. « C’est toi qui travailles tard, pas elle. » Bingo. Il inspira profondément, tachant de ne pas laisser exploser sa colère trop rapidement. « Si c’est pour me dire ça que tu es venue, tu peux repartir d’où tu viens. » Lâcha-t-il d’un ton froid. Sa sœur plissa les lèvres et fit de son mieux pour prendre un air plus ou moins repentant, mais il n’était pas dupe pour un sou. Il la connaissait par cœur, il lisait en elle comme en un livre ouvert. Et il n’aimait pas du tout ce qu’il y lisait, car c’était ce qu’il refusait de voir depuis des mois. « Ne sois pas bête, j’adore ta petite femme. Je l’adore quand elle est là, mais ça fait trois fois que je passe chez vous cette semaine, et ça fait trois fois qu’elle n’y est pas, alors … » « Elle … » « Et je viens de plus en plus tard, tu as remarqué ? » Le coupa Lysandra avec insistance, comme la petite fille impatiente qu’elle n’avait jamais cessé d’être. Asriel leva les yeux au ciel et soupira bruyamment. « J’avais remarqué, merci. Peut-être que Merry essaye simplement de t’éviter, peut-être qu’elle travaille plus tard qu’avant, peut-être qu’elle me trompe, c’est ça que tu veux m’entendre dire ? J’en sais rien, Lys. J’en sais rien et je veux pas savoir. Maintenant, à table, et fin de la discussion. » Si le sourire de Lysandra avait légèrement flanché quand il avait évoqué le potentiel adultère, il était revenu de plus belle quand Asriel avait parlé de manger, et elle bondit hors du canapé pour s’asseoir à table, où il la suivit avec le ragoût. Ils ne prononcèrent plus une seule fois le prénom de Merry de tout le reste de la soirée, et Lysandra fut si bien égale à elle-même pour le distraire qu’Asriel en oublia presque l’angoisse constante qu’il ressentait à l’idée qu’il ignorait où sa femme se trouvait, ce qu’elle faisait, et avec qui. Ils étaient mariés depuis dix ans, ils n’avaient jamais réussi à avoir d’autre enfant, et il avait l’impression que leur relation n’avait plus jamais été la même depuis le jour où il avait du lui annoncer qu’elle avait perdu leur bébé. Elle s’était éloignée peu à peu, d’abord de façon imperceptible, puis plus franchement, comme ces derniers temps où il ne savait jamais s’il la trouverait à la maison en rentrant après son travail, quelles que soient ses horaires. Mais elle le cajolait si bien quand elle revenait, le couvrant de mots doux et de regards désolés, qu’il ne parvenait jamais à mettre le sujet sur la table devant elle. Et il s’enfonçait, peu à peu, dans quelque chose qu’il ne comprenait pas, mais qui le détruirait de façon certaine.


Une famille massacrée. La Marque des Ténèbres ne laisse aucun doute sur les meurtriers. Le Ministère renforce sa surveillance. Asriel contempla la couverture de la Gazette sans vraiment la voir, la fatigue alourdissant ses paupières avec autant d’efficacité que la lassitude face à de tels titres. Cela faisait des mois que ça durait, les assassinats dans le noir, les attaques éclairs qui laissaient des familles détruites. Il se murmurait des choses dans les couloirs, des choses qu’Asriel ne voulait pas entendre. Sa relation avec sa femme n’avait jamais été aussi catastrophique, il se trouvait pathétique à faire des pieds et des mains pour la retenir alors qu’il était évident qu’elle avait trouvé mieux ailleurs. Elle ne l’avait jamais dit, mais il était persuadé qu’elle avait un amant. Depuis quelques semaines, elle refusait même de partager leur lit, se dérobant avec un air indéchiffrable quand il tentait de la prendre dans ses bras, et il en était dévasté. Il voulait une vie simple, il voulait fonder une famille et être heureux, il n’avait jamais eu d’ambition aussi élémentaire, aussi basique, pourtant c’était la seule chose qu’il semblait incapable de réussir. Alors il s’acharnait au travail pour compenser … Et franchement, il avait bien assez de soucis comme ça pour ne pas, en plus, devoir se soucier d’une guerre à venir ! Il repliait le journal sur la table du salon quand des petits coups furent frappés à sa porte. « Lysandra ! C’est vraiment pas une heure pour … Tu es blessée ?! » Il avait à peine ouvert sa porte que sa sœur était entrée en titubant, son joli visage crispé par la douleur, ses mains serrées sur son ventre d’où un sang noirâtre s’écoulait lentement. Immédiatement, le guérisseur prit le pas sur le frère inquiet, et Asriel soutint Lysandra jusqu’à son canapé, où il l’allongea en douceur. « Qu’est-ce qui t’est arrivé ? C’est un sortilège qui a fait ça ? » Il releva le t-shirt de sa sœur et retint une grimace en voyant la large plaie qui s’étalait sur son abdomen. Comme elle ne répondait rien, il s’assura qu’elle était toujours consciente, avant de nettoyer sa blessure en gardant le même silence qu’elle. Les dents serrées, elle regardait le plafond d’un air déterminé qu’il ne lui connaissait pas. Elle était bien plus jeune que lui, mais elle avait eu trente ans et il devait se faire violence pour ne plus la considérer comme une petite fille, pourtant, elle continuait souvent à se comporter avec légèreté et insouciance, et pour lui il était clair qu’elle resterait une éternelle enfant, mais ce soir … Ce soir, elle avait l’expression soucieuse mais résolue d’un adulte. Si Asriel n’était plus vraiment inquiet pour la plaie à présent qu’il la soignait, il était beaucoup plus anxieux à propos de la façon dont elle avait récolté cette blessure, et pour ce changement brutal de physionomie. Ainsi, quand il lui eut accordé tous les soins possibles pour être certain qu’elle guérirait rapidement, il se releva et la toisa avec sévérité. « Qu’est-ce que tu as fait, Lys ? » Elle mit un certain temps avant de répondre, et il vit peu à peu son masque de rage froide se craqueler pour laisser entrevoir la peur et la peine qu’elle avait tenté de lui cacher jusque là. Pendant ces quelques secondes, Asriel put imaginer un milliard de possibilités, toutes plus terribles les unes que les autres, mais sa réponse fut sans doute pire encore. « Tu ne comprendrais pas. » Elle l’aurait frappé qu’il aurait moins eut mal. « Excuse-moi ? » Siffla-t-il d’un ton glacial. Lysandra détacha enfin ses yeux du plafond pour le regarder, et son visage prit soudain une expression de culpabilité intense, comme si elle réalisait tout juste ce qu’elle venait de dire. « Je … Je ne voulais pas dire ça. » Il resta silencieux, enfermé dans son orgueil blessé, et elle se tortilla sur le canapé, gênée. « C’est juste que tu ne prends jamais parti, tu restes toujours en dehors des choses … Et moi je dois agir ! Alors j’ai agi. Et je suis sûre que tu n’approuveras pas, de toute façon … » Il commençait à entrevoir ce qu’elle pouvait avoir fait, et effectivement, il n’approuvait pas. Pas du tout. « Il y a des Aurors pour ça. » Lâcha-t-il finalement dans un soupir. Lysandra se redressa vivement en grimaçant sous le coup de la douleur, mais son expression de détermination féroce était revenue, et elle ne se rallongea pas. « Les Aurors ? Ils sont à la botte du Ministère, et le Ministère est infiltré jusqu’aux os. » Asriel haussa les sourcils. Que sa jeune sœur soit si certaine de ce qu’elle avançait était dérangeant, mais cela ne faisait que confirmer les bruits de couloir qu’il avait déjà entendu. « Je sais ce que tu penses, alors s’il te plaît, ne dis rien. N’essaye pas de m’en empêcher, et n’essaye de pas de me raisonner. Je ne viendrais plus sonner chez toi au milieu de la nuit, je le promets, mais en retour, tu dois me promettre de ne pas me sermonner. Et d’essayer de comprendre. » Asriel contempla sa sœur, le cœur serré. Elle était en train de faire une erreur monumentale, elle risquait de se faire tuer et il mourrait d’envie de la secouer pour la faire revenir à la raison … « Ne dis pas de bêtises, Lys. Tu peux revenir sonner chez moi à n’importe quelle heure, je serais toujours là. Tu auras bien besoin de mes petits talents de guérison, d’après ce que je vois … » Ajouta-t-il d’un ton qui se voulait plus léger. Un sourire éclaira le visage de sa sœur, et elle le prit dans ses bras.


Appuyé au chambranle de la porte, Asriel était plongé dans ses pensées. Quelques jours plus tôt, Lysandra lui avait fait part d’une information qu’il ne parvenait toujours pas à digérer, qui l’avait empêché de dormir depuis, et qui lui mettait le cœur au bord des lèvres à chaque fois qu’il y pensait. Comme maintenant. Abruti de sommeil, il se sentait mal. Il aurait voulu attraper une potion de sommeil et se rouler en boule dans un lit inoccupé de l’hôpital, pour oublier … Oublier que Merry n’était plus seulement son épouse volage, mais également – peut-être, il ne fallait jamais qu’il oublie ce peut-être qui adoucissait un peu les choses – une meurtrière potentielle. Lysandra était presque certaine de l’avoir vue, à plusieurs reprises, avec des Mangemorts notoires … Il ne fallait pas être un génie pour en tirer des conclusions, et Asriel aurait préféré être aveugle et sourd plutôt que de faire ce genre de conclusion. Il lorgnait sur la bouteille de potion avec envie, comme un ivrogne s’étant promis de rester sobre pouvait fixer une bouteille d’alcool … « Vous rêvez ? » Il sursauta légèrement et cligna des yeux, un peu hébété, avant de reporter son attention sur la jeune femme qui venait d’interrompre le cours de ses pensées. « Mara ? » La jeune apprentie guérisseuse eut un sourire un peu taquin. « Non, vous ne rêviez pas, vous dormiez complètement … Vous m’avez fait appeler, vous vous souvenez ? » Il se passa une main sur le visage et fit de son mieux pour reprendre contenance. « Bien sûr, bien sûr … Je voulais vous montrer quelque chose. Suivez-moi. » Sans attendre, il se dirigea vers un lit, où un patient était allongé. Mara le suivit sans se départir de son sourire, ce qu’il ne manqua pas de remarquer. « Vous ne deviez pas avoir fini votre journée ? Vous devriez aller vous coucher, plutôt que de dormir debout. » Il claqua sa langue et secoua la tête en réprimant un léger sourire. « Une ruse pour que je vous libère plus tôt ? Vous ne m’y prendrez pas. Approchez-vous, et regardez plutôt au lieu de pensez à votre pause. » Tout en parlant, il lui montra le patient, puis attrapa sa baguette et entreprit de lui apprendre un nouveau sortilège. Il en avait oublié sa femme, sa sœur et tous les Mangemorts du monde, il ne restait plus que le métier qu’il transmettait à son apprentie … Et Mara, qui l’écoutait avec attention. A un moment, il lui attrapa doucement la main pour corriger sa position. Ce n’est qu’après une seconde qu’il réalisa ce qu’il faisait, et il sentit un malaise grandissant s’installer, ainsi que … Autre chose ? Il retint la main de la jeune femme entre la sienne sans doute quelques secondes de trop, et il évita soigneusement son regard par la suite, alors qu’il continuait sa leçon, mais il n’était plus du tout concentré sur ses paroles ou sur son patient. Il avait une conscience exacerbée de la présence de Mara à ses côtés, du regard brûlant qu’elle avait fixé sur lui et il réalisait avec désarroi que ce n’était pas la première fois qu’il réagissait ainsi. Mais s’il n’y avait pas vraiment fait attention les premières fois, mettant ce trouble sur le compte de tout un tas de facteurs qui n’avaient rien à voir, il devait bien se rendre à l’évidence … Cette jeune demoiselle – très jeune, trop jeune ! – l’attirait indubitablement. Et il n’était pas loin de croire que c’était réciproque. Mais il était hors de question qu’il cède à ce genre de pulsions. S’il fallait, il demanderait à un de ses collègues de le remplacer dans son tutorat pour ne plus avoir de contacts avec elle, cela résoudrait le problème. Si seulement il était capable de prendre une telle décision …  

quelle histoire de malade omg je suis complètement fan j'aime les personnages travaillés comme les tiens et puis tu peux aller rejoindre papa maugrey dans le camp des vieux, ça fait plaisir bref, très bonne fiche selon moi !

Congratulations, petit sorcier ! Le staff de PBTB te souhaites la bienvenue et te félicite pour cette validation ! Tu peux désormais te promener partout où veux sur le forum et poster aussi bien dans la partie RP que hors jeu (tu pouvais déjà flooder avant mais c'est cool de savoir que tu peux le faire en toute légalité ), qui est un très bon moyen pour bien s'intégrer. Dans un premier temps, n'oublie pas d'aller recenser ton avatar si tu ne veux pas créer quelques désagréments avec de futurs membres. Nous te conseillons également de te rendre dans la malle du sorcier, afin de te faire de nouveaux amis (ou ennemis) et de recenser tes sujets RP. Ou tu peux ne pas le faire, être en marge de la société, et t'organiser comme tu veux. C'est ta vie, mon coco. Mais surtout, il te faut impérativement recenser ton patronus et ton métier. Enfin bref, n'hésite pas à passer dans la partie registres magiques pour toutes sortes de demandes farfelues. Nous espérons que tu passeras un agréable moment sur le forum et surtout, n'hésite pas à contacter un membre du staff en cas de question ou de problème. On est toujours là à répondre, dans le pire des cas on vous laisse parler dans le vide Et bien, je pense qu'il est temps de te souhaiter un bon jeu parmi nous ! Et puisse le sort t'être favorable. Merde je me suis trompée de fandom Allez, bon jeu, et reste avec nous until the very end.